Bienvenue dans un univers crade et underground comme on les aime, où les héros de notre adolescence sont recuisinés à une sauce que seul un crackhead affamé pourrait apprécier à sa juste valeur. Pez nous invite dans un monde où graffitis et friches industrielles redessinent les traits familiers de ces personnages mythiques du petit écran sur fond de cahier à spirales, comme si leur âme était mise à nue pour faire ressortir leur côté sombre. Derrière le pseudo de Pez se cache un nantais de 32 ans, passionné de dessin depuis sa plus tendre enfance. Après un bref passage par le graffiti, c’est dans l’illustration et le graphisme qu’il trouve finalement son exutoire, avec un style original et des détails parfaitement esquissés au crayon graphite. Style qui lui permet aujourd’hui d’exposer dans plusieurs galeries du monde.
J / Salut, présente-toi.
P / J’oeuvre sous le pseudo «PEZ» , j’ai 32 ans et je suis né à Nantes où je travaille et vis toujours. J’aime beaucoup cette ville qui est fascinante par son histoire, son implantation géographique et son dynamisme culturel.
J / Quand et comment as-tu tu découvert l’illustration ?
P / J’ai toujours dessiné : très jeune, à l’âge de 5,6 ans, je pouvais passer des heures à peaufiner mes créations. Ensuite à l’adolescence, j’ai dessiné avec plus ou moins d’intensité pour m’y replonger corps et biens après mon baccalauréat, en faisant l’école Pivaut. Ensuite, je me suis lancé en Freelance comme graphiste pour des sociétés locales tout en continuant à dessiner pendant mon temps libre.
J / Il y a beaucoup de graffitis dans tes illustrations : tu as un passé de graffeur ?
P / Quand j’étais plus jeune, en 1997-2000, avec des potes, je faisais un peu de graff, sans grande prétention et le résultat n’était pas très «convainquant» mais on s’est bien marré. C’était les balbutiements d’internet et il était compliqué de se procurer le matériel. ..... Ensuite j’ai arrêté en me focalisant davantage sur le dessin mais j’ai continué à admirer et à m’intéresser au monde du graff et aux graffeurs qui possédaient davantage de technique que moi. Ceci dit, j’ai très envie de m’y remettre, d’ailleurs j’ai réinvesti dans du matos.
J / Quels sont les artistes qui ont inspiré ton travail ?
C’est une question difficile tellement je suis inspiré et fasciné par de nombreux artistes comme Ron Mueck, Banksy, Aryz, Robert Proch, Etam Crew, Dran, etc... et ceux du passé : Magritte, Dali, Klimt.... C’est très varié en fait, je pourrais en citer des dizaines...
J / Parle-nous de la série destroy.
P / En fait c’est venu en deux temps : j’ai commencé par Mickey, Donald et un Rapetou, et finalement j’y suis revenu plus tard avec les six derniers : Homer, Kenny, Bart, Mario, Krusty et Buzz ... Je ne sais pas vraiment pourquoi j’y suis revenu, peut-être pour finaliser correctement une série que j’avais commencée. Et puis je suis un fan éternel d’Homer donc je ne pouvais pas ne pas le faire. Enfin, le succès qu’ont rencontré Homer et sa Duff y est pour quelque chose, il faut bien l’avouer. J’avais envie de leur donner une apparence étrange, urbaine et onirique qui change radicalement de l’univers des personnages. Les implanter dans d’autres mondes nous révèle d’autant plus ce qu’ils sont...Ces personnages sont tellement ancrés dans l’imaginaire collectif qu’on en oublie leurs traits et leur conception d’origine....Ça me rappelle une fin d’épisode des Simpsons où Homer se retrouve dans notre monde «réel». (cet épisode est très bon, je le conseille).
J / As-tu des expositions à venir ?
P / Oui, cet été en juillet à Nyc (Brooklynn) et peut- être d’autres en Europe, mais rien de sûr encore.